« LES ECHOS » n° 20047 du 15 novembre 2007 Collectivités locales Ville.

La baisse du chômage se fait plus nette dans les quartiers en difficulté (ZUS ET ZFU)

Le nombre de demandeurs d'emploi recule plus vite que la moyenne nationale, selon l'Observatoire des zones sensibles. Le taux de chômage - 22,1 % en 2005 au sens du BIT - y demeure cependant très élevé.

La tendance à la baisse du taux de chômage se fait aussi sentir, et de plus en plus nettement, dans les 751 zones urbaines sensibles (ZUS), qui regroupent l'ensemble des quartiers éligibles à la politique de la ville. Entre le début 2004 et la fin 2006, le nombre des demandeurs d'emploi y aura ainsi diminué de 16 %, signale le rapport 2007 de l'Observatoire national des ZUS (Onzus). En 2006, la banlieue, avec une baisse de 12,3 % de demandeurs, aura même fait mieux que le reste de la France (- 11,9 %). Rendu public hier, ce document, le quatrième du genre, mesure aussi la situation de ces quartiers en termes de développement économique, d'habitat, de réussite scolaire et de sécurité publique. Les données récoltées sur tous ces thèmes sont comparées à celles de leur agglomération. Sur le front de l'emploi, il en ressort que la situation des cités a tendance à évoluer légèrement mieux que celle de leurs unités urbaines, où le chômage a reculé un tout petit peu moins vite (12,1 %) sur la période 2004-2006. Cette tendance vaut pour pratiquement toutes les catégories de demandeurs : les moins de 25 ans (- 10,8 % en ZUS contre - 10,6 % sur l'agglomération) comme les 25-49 ans (- 12,6 % contre - 10,9 %) et les femmes (- 11 % contre - 10,7 %). Seul le nombre des demandeurs de 50 ans et plus baisse sensiblement moins (- 7,4 %) dans les cités que sur le reste de l'agglomération (- 9,7 %). Depuis le 1er janvier 2004, les ZUS ont perdu 54.000 demandeurs d'emploi. Ce chiffre représente presque la moitié de l'objectif visé par la loi du 1er août 2004 d'orientation et de programmation pour la ville, qui ambitionne d'y réduire le nombre de chômeurs d'un tiers en 2008. Mais le chemin qui reste à parcourir est encore long. « Il ne faut pas oublier qu'en 2005, en moyenne, le taux de chômage dans les ZUS était deux fois supérieur 22,1 % au sens du BIT à celui des autres quartiers », a rappelé hier Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville.

L'observatoire met en grande partie cette évolution plus positive de l'emploi dans les quartiers au compte du dispositif des zones franches urbaines (ZFU), au nombre de 100 aujourd'hui. Selon son rapport, le taux d'implantation de nouvelles entreprises dépasse d'environ 10 points celui de leur agglomération. Sur 45.000 établissements implantés dans ces zones franches, 18.500 ont moins de cinq ans, employant 120.000 salariés, et bénéficient de l'exonération de charges patronales. « Pour autant, la densité d'établissements en ZFU est encore très en deçà de celles de leur agglomération », tempère l'observatoire. En outre, le taux de survie des entreprises y demeure plus faible : 26 % passent le cap des 6,5 ans d'existence contre 30 % hors ZFU. JOËL COSSARDEAUX.